🇨🇦 Exporter du vin au Canada : ce que l’accord CETA change concrètement

Monopoles provinciaux, formats gagnants, accès simplifié : les clés pour structurer votre stratégie.

Depuis son application provisoire en 2017, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada — le CETA — a profondément modifié les conditions d’accès au marché nord-américain pour les producteurs de vin. Moins visible que d’autres accords, plus technique dans son déploiement, il constitue pourtant l’un des leviers les plus efficaces dont dispose aujourd’hui la filière vitivinicole française à l’export. Ce dossier propose une lecture claire des résultats concrets obtenus, des mécanismes en jeu et des pistes à explorer.

1. Le Canada, un marché stable, premium et structuré

  • Parmi les 5 premiers importateurs mondiaux de vin en valeur

  • Consommation globalement stable autour de 13 à 15 litres par habitant et par an, avec des écarts marqués selon les provinces

  • Répartition unique : la vente d’alcool est gérée par des monopoles publics provinciaux (LCBO en Ontario, SAQ au Québec…)

  • Fort pouvoir d’achat, mais avec sensibilité aux prix dans les formats standards

  • Préférence croissante pour les vins biologiques, sans sulfites, faibles en alcool

2. Ce que le CETA a concrètement changé

📉 Élimination des droits de douane sur les vins européens

  • Depuis septembre 2017, toutes les taxes à l’importation sur les vins UE ont été supprimées

  • Cela représente un allègement estimé entre 0,10 € et 0,50 € par bouteille, variable selon le type de vin, le conditionnement et la province

🔧 Réduction de barrières non tarifaires

  • Fin des exigences de mélange avec alcool local avant embouteillage

  • Meilleure transparence dans les critères de sélection des monopoles provinciaux

  • Engagements sur le traitement équitable des vins importés dans les rayons et sur les marges des sociétés d’État

3. Des résultats mesurables pour la filière

  • Entre 2017 et 2023, les exportations françaises de vin vers le Canada ont progressé de façon significative

  • En 2023, elles ont dépassé les 250 millions d’euros selon la FEVS

  • Les vins français restent n°1 en valeur, devant l’Italie, les États-Unis et l’Espagne

💡 Le CETA a permis de consolider la position française sur un marché mature, avec peu de volatilité.

4. Opportunités à approfondir

🍷 Bio, effervescents et rosés : en forte progression

  • Le segment bio connaît une croissance continue, stimulée par la demande des consommateurs urbains et les politiques d’achat responsables des monopoles

  • Les Crémants et vins effervescents français gagnent en visibilité auprès d’un public jeune et urbain

🧾 Formats et prix : adapter l’offre

  • Le Canada reste très sensible aux prix psychologiques : formats 750 ml entre 12 et 19 CAD

  • Les monopoles valorisent de plus en plus les petits formats (375 ml, 500 ml) et le vin en canette

🌐 Développement du e-commerce

  • Le canal en ligne des monopoles, naguère marginal, s’est considérablement développé depuis la pandémie

  • Opportunité pour bâtir une présence digitale de marque, même sans agent exclusif

📦 Encadré pratique : Ce qu’un exportateur de vin doit savoir pour le Canada

1. Identifier la bonne province selon votre gamme
— SAQ (Québec) pour vins accessibles et narratifs, LCBO (Ontario) pour volumes et premium, BCL (Colombie-Britannique) pour bio et innovation

2. Soigner l’adaptation de vos fiches produits
— Texte bilingue, certification bio canadienne si nécessaire, angle storytelling clair

3. Travailler avec un agent local
— Impératif pour les appels d’offres des monopoles ; éviter les erreurs coûteuses de positionnement

4. Valoriser les avantages concrets du CETA dans vos échanges commerciaux
— Signaler à vos partenaires : “0 % de droits de douane”, “accès direct au marché sans barrières”, “cadre réglementaire stable et transparent”

Conclusion – Le CETA, un atout stratégique encore sous-exploité

L’accord UE–Canada a suscité de nombreux débats en France depuis 2017 — sur la souveraineté alimentaire, l’environnement ou la protection des filières sensibles. Mais au-delà de ces tensions légitimes, il a discrètement renforcé l’accès au marché canadien pour les vins européens.

Ceux qui l’ont compris tôt ont consolidé leur présence. Pour les autres, il est encore temps de s’implanter intelligemment, avec une offre bien positionnée et des relais locaux pertinents.

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