đŸ‡§đŸ‡· Exporter vers le Brésil en 2025 : un marché complexe, mais stratégique pour les vins français

Pourquoi les vignerons français doivent se positionner dès maintenant pour capter le marché brésilien de demain

Le BrĂ©sil n’a jamais Ă©tĂ© aussi proche de basculer dans une nouvelle Ăšre pour les vins français. DerriĂšre sa mosaĂŻque rĂ©gionale et ses dĂ©fis logistiques se cache un marchĂ© jeune, connectĂ©, avide de diversitĂ© et en pleine montĂ©e en gamme. Et surtout : un accord de libre-Ă©change entre l’Union europĂ©enne et le Mercosur prĂȘt Ă  abolir les barriĂšres tarifaires qui freinent encore vos ambitions. Ce dossier vous dĂ©voile pourquoi le moment d’agir, c’est maintenant — et comment saisir cette dynamique avant vos concurrents.

1. Le marché brésilien en 2025 : dynamique en construction

Selon les derniĂšres estimations disponibles (2023–2024), la consommation totale de vin au BrĂ©sil avoisine les 2,5 litres par habitant et par an. Mais cette statistique englobe des produits trĂšs variĂ©s : vins de table bon marchĂ©, garrafĂ”es, vins locaux issus de cĂ©pages hybrides ou non-vitis vinifera.

Le segment des vins fins — issus de cĂ©pages vitis vinifera et principalement importĂ©s — reprĂ©sente moins de 0,8 litre par habitant. Ce segment est en croissance lente mais continue, portĂ© par :

  • une urbanisation Ă©levĂ©e (>85 %) et une classe moyenne en expansion ;

  • une curiositĂ© accrue pour les vins rosĂ©s, blancs frais et effervescents ;

  • le dĂ©veloppement rapide du e-commerce et des clubs de vin.

Les grandes villes du Sud et du Sud-Est concentrent l’essentiel de la consommation, avec un profil de clientĂšle de plus en plus connectĂ©, sensible Ă  la qualitĂ© perçue, Ă  l’histoire du produit et Ă  son accessibilitĂ©.

2. AccĂšs au marchĂ© : ce qu’il faut savoir

Exporter vers le Brésil nécessite une préparation rigoureuse, une bonne compréhension du cadre réglementaire et un partenaire local fiable.

Démarches essentielles :

  • Faire appel Ă  un importateur local habilitĂ© par le ministĂšre brĂ©silien de l’Agriculture (appelĂ© MAPA) : c’est une condition obligatoire. L’importateur est le seul acteur autorisĂ© Ă  enregistrer les produits, Ă  gĂ©rer les formalitĂ©s douaniĂšres et Ă  garantir la conformitĂ© sanitaire et administrative des vins importĂ©s.

  • Documents exigĂ©s : facture commerciale, certificat d’origine, certificat d’analyse (minimum de 8 paramĂštres), Ă©ventuellement certificat d’indication gĂ©ographique ou biologique.

  • Étiquetage : contre Ă©tiquette en portugais, avec mentions strictes (degrĂ© alcoolique, allergĂšnes, ingrĂ©dients, volume, origine, etc.).

  • Certifications bio europĂ©ennes non reconnues : une certification brĂ©silienne est obligatoire pour utiliser le logo “Produto OrgĂąnico Brasil”.

Les Ă©chantillons sont Ă©galement taxĂ©s. Les blocages douaniers sont frĂ©quents. L’assistance d’un transitaire local expĂ©rimentĂ© est fortement recommandĂ©e.

3. Simulation de coĂ»ts : cas pratique d’une bouteille Ă  10 € FOB

Voici une estimation rĂ©aliste du coĂ»t d’importation total d’une bouteille de vin français destinĂ©e au marchĂ© brĂ©silien :

  • Prix FOB : 10,00 €

  • Fret & assurance (estimĂ©) : 0,50 €

  • CIF (coĂ»t, assurance, fret) : 10,50 €

  • Droit d'importation (II – 27 %) : 2,84 €

  • IPI (6,5 % sur CIF + II) : 0,89 €

  • PIS/COFINS (11,75 % cumulĂ©) : 1,23 €

  • ICMS (18 %, calculĂ© “por dentro”) : 2,81 €

  • CoĂ»t final importateur (hors marge) : 18,27 €

Prix final estimé au consommateur :

  • Grande distribution (×2) : ~36,50 €

  • Caviste (×4–5) : 73–91 €

  • Restaurant / HoReCa (×6) : ~110 €

💡 Une bouteille Ă  10 € FOB peut atteindre plus de 100 € au restaurant. Le positionnement et l’image de marque sont donc dĂ©cisifs.

4. L’accord UE–Mercosur : le levier attendu

L’accord de libre-Ă©change entre l’Union europĂ©enne et le Mercosur, une fois ratifiĂ©, prĂ©voit :

  • la suppression progressive des droits de douane sur les vins et spiritueux europĂ©ens ;

  • une simplification des procĂ©dures administratives et techniques ;

  • une opportunitĂ© de rééquilibrer la concurrence avec le Chili et l’Argentine, qui bĂ©nĂ©ficient dĂ©jĂ  d’accords favorables.

Cet accord, en suspens depuis plusieurs annĂ©es, est dĂ©sormais sur la table politique et peut entrer en vigueur dĂšs 2025–2026. Il est donc stratĂ©gique d’anticiper.

5. OpportunitĂ©s concrĂštes pour l’offre française

Ce qui fonctionne déjà :

  • vins rosĂ©s (notamment de Provence), mousseux accessibles, blancs frais ;

  • IGP et Vins de France pour la grande distribution et le e-commerce ;

  • Champagne et AOP de renom pour la restauration et le haut de gamme.

Ce qui progresse rapidement :

  • e-commerce (prĂšs de 400 sites spĂ©cialisĂ©s, croissance Ă  deux chiffres) ;

  • clubs d’abonnement et box mensuelles ;

  • Ă©vĂ©nements Ă©ducatifs (masterclasses, wine dinners, pairing
).

Stratégies gagnantes :

  • travailler un discours simple et pĂ©dagogique ;

  • adapter l’offre au canal et au pouvoir d’achat local ;

  • Ă©tablir des relations humaines solides avec les importateurs et acheteurs.

Conclusion – Le bon moment, c’est maintenant

Le BrĂ©sil n’est pas un marchĂ© d’opportunitĂ© rapide. Il demande rigueur, prĂ©paration et investissement humain. Mais les signaux sont au vert : un public en expansion, des canaux de distribution qui se diversifient, une ouverture culturelle vers le vin europĂ©en, et surtout, un contexte gĂ©opolitique favorable avec l’accord UE–Mercosur.

Un potentiel discret
 mais immense pour les vins fins

Selon les derniĂšres estimations disponibles (2023–2024), la consommation totale de vin au BrĂ©sil avoisine les 2,5 litres par habitant et par an. Mais cette statistique inclut aussi bien les vins de table que les vins fins. Le segment des vins fins — issus de cĂ©pages vitis vinifera — est estimĂ© Ă  seulement 0,8 litre/habitant/an.

Si ce chiffre passait Ă  0,9 litre d’ici 2027, cela reprĂ©senterait :

  • +21,8 millions de litres de demande supplĂ©mentaire,

  • soit +1,22 million de bouteilles pour la France,

  • ou ~6,1 millions d’euros de chiffre d’affaires additionnel Ă  l’exportation (FOB), Ă  part de marchĂ© constante (~4,2 %).

Mais avec l’entrĂ©e en vigueur de l’accord UE–Mercosur, la France pourrait porter sa part de marchĂ© Ă  6 %, grĂące Ă  la suppression progressive des droits de douane. Cela permettrait de capter :

  • 1,75 million de bouteilles/an sur ce nouveau volume,

  • et jusqu’à 8,75 M € de recettes supplĂ©mentaires.

Une fenĂȘtre stratĂ©gique Ă  saisir

L’accord de libre-Ă©change UE–Mercosur n’est pas encore en vigueur — mais il le sera. Ce sont les producteurs et maisons qui auront dĂ©jĂ  structurĂ© leur prĂ©sence, identifiĂ© leurs partenaires et intĂ©grĂ© le marchĂ© brĂ©silien qui en tireront les bĂ©nĂ©fices immĂ©diats.

Le marchĂ© sera prĂȘt. La question est : le serez-vous aussi ?

Chez Rendezvous Export, nous vous accompagnons pour transformer ce potentiel en réussite commerciale durable.